Selon les chiffres de la Fédération Française des Assurances, l’épargnant français recherche avant tout la sécurité et la disponibilité de son épargne. Le fonds en euros offrant une garantie des sommes placées et des plus-values générées (via un effet cliquet), ce placement est devenu le plus plébiscité des Français sur les contrats d’assurance-vie et ce, malgré un rendement en baisse.

La fin des fonds en euros en assurance vie ?

Selon les chiffres de la Fédération Française des Assurances, l’épargnant français recherche avant tout la sécurité et la disponibilité de son épargne. Le fonds en euros offrant une garantie des sommes placées et des plus-values générées (via un effet cliquet), ce placement est devenu le plus plébiscité des Français sur les contrats d’assurance-vie et ce, malgré un rendement en baisse. 

Ce contexte pousse donc les assureurs à repenser leur catalogue de produits.

Assiste-t-on réellement à la fin des fonds en euros ? Pourra-t-on encore investir dans des fonds en euros et sous quelles conditions ? 

Comprendre le mécanisme du fonds en euros

Qu’entend-on par “capital garanti” ? Lorsqu’une personne décide d’investir, elle est certaine de pouvoir récupérer au moins le capital investi (modulo de potentiels frais d’entrée). 

Ainsi, lorsqu’un assuré décide, par exemple, de verser 1 000€ dans un fonds en euros avec des frais d’entrée de 1,5%, il va en réalité placer 985€. 

Chaque année, cette somme va être la base du calcul des intérêts au taux de revalorisation défini par l’assureur. Ces intérêts sont proratisés lorsque le capital est placé au cours de l’année.

À partir de la seconde année, « l’effet cliquet » entre en jeu : les intérêts perçus vont être automatiquement capitalisés. En d’autres termes, les intérêts perçus l’année précédente et le capital déjà existant deviennent le nouveau capital garanti et servent de nouvelle base pour le calcul des nouveaux intérêts : (intérêts N + capital existant) x taux de revalorisation = intérêts N+1.

De quoi est composé le rendement des fonds en euros ?

Deux éléments le composent : le taux d’intérêt technique et la participation aux bénéfices

Le taux d’intérêt technique 

Pendant toute la durée du contrat, l’assureur a la possibilité de rémunérer l’épargne investie à un taux minimum, appelé taux d’intérêt technique. Celui-ci est toutefois plafonné en fonction de la durée du contrat (articles A.132-1 et A.132-3 du Code des assurances).

Si les assureurs proposent généralement un taux minimum, ils n’en ont pas pour autant l’obligation. 

La participation aux bénéfices 

Les assureurs ont l’obligation de redistribuer aux titulaires des contrats en euros les bénéfices réalisés pendant l’année. Cette redistribution ne peut être inférieure à : 

  • 85% des bénéfices financiers (gains réalisés en plaçant l’épargne)
  • 90% des bénéfices techniques (la différence entre les frais que l’assurance a prélevés et les frais réels qui ont été dépensés) 

L’assureur a le droit de placer une partie des bénéfices reversés sur un compte de réserves. Les actifs présents sur ce dernier devront être distribués aux assurés dans un délai de 8 ans.

Ce compte de réserves joue un rôle stabilisateur : si l’assureur engrange des gains importants, il pourra abonder le fonds de réserve et, à l’inverse, booster la performance du contrat en piochant dedans lorsque le contexte est moins favorable.

Un taux de rendement en baisse

La garantie en capital a pour conséquence que le fonds en euros ne peut être placé que sur des actifs peu risqués comme les obligations d’Etat, qui composent l’essentiel de ses actifs. 

La baisse des taux d’intérêts, entamée depuis la fin des années 80, a cependant conduit à l’érosion des rendements de cette classe d’actifs. Les assureurs éprouvent donc de plus en plus de difficultés à conserver des taux de distribution satisfaisants.

Un fonds en euros qui pouvait rapporter plus de 8% à l’année à la fin des années 80 a rapporté en moyenne 1,8% l’année dernière.

Il faut rajouter à cela que les portefeuilles existants, bien que peu rentables, sont en partie constitués d’obligations émises il y a plusieurs années à des taux de rendement supérieurs. 

Mais comment maintenir un rendement correct alors qu’une obligation émise il y a 10 ans à un taux de rendement 3,4 % doit aujourd'hui être remplacée par une obligation équivalente mais à un taux proche de 0 % ?

Face à cette situation, certains assureurs distribuent leurs réserves accumulées afin de booster les rendements. Ces réserves constituent néanmoins l’essentiel de leur marge de solvabilité et les assureurs ne pourront pas indéfiniment y piocher, d'autant que les rendements tendent à se stabiliser à des taux bas voire à baisser...

rendement fonds en euros
Evolution des taux des fonds en euros et de l'inflation depuis 1989

Les assureurs peinent ainsi à offrir des taux de rendement compétitifs. En 2015, le taux proposé aux épargnants avoisinait les 2,3% mais est passé à 1,7% l’année suivante puis à 1,8% en 2017 pour enfin redescendre à 1,6% en 2018. Les projections pour 2019 tablent sur un rendement avoisinant 1,2 %.

Quel avenir pour les fonds en euros ?

Face à la baisse des rendements et la pression des pouvoirs publics (Bercy ayant demandé aux assureurs d’augmenter leurs réserves par crainte d’un retournement du marché obligataire), les assureurs ont pris des mesures pour encadrer l’accès aux fonds en euros, en réduisant notamment la poche de capital garanti et en conditionnant l’octroi de cette garantie à d’autres critères.

L’accès au fonds en euros peut aujourd’hui être conditionné à l‘investissement d’une partie de son épargne sur des unités de compte (de 20 à 60 % selon les assureurs et les fonds en euros). Un investissement à 100 % en fonds en euros est aujourd’hui presque impossible.

Pour amener les investisseurs à diversifier leurs allocations, certains assureurs mettent en place en bonus de rémunération du fonds en euros lorsqu’une partie de l’épargne est placée en unités de compte.

On voit également l’apparition de nouveaux types de contrats qui ne conservent que partiellement la garantie en capital ou qui la conditionne à une durée de détention minimum et qui feront reposer, au moins en partie, le risque de perte en capital sur les épargnants :

  • les contrats en euros diversifiés : ces contrats sont composés de deux parties - une partie dite “prudente” investie en obligations comme les fonds en euros classiques et une partie plus dynamique qui mise sur d’autres classes d’actifs (actions, immobilier, …) - et ne peuvent être rachetés avant un certain délai (de 8 à 10 ans) ;
  • les fonds “Euro-croissance” : ces fonds bénéficient d’une garantie en capital de 100% à condition que le titulaire du contrat le conserve pendant une durée minimum (au moins 8 ans). Du fait d’une durée de conservation plus longue, ces fonds peuvent être investis, en partie, sur des classes d’actifs plus risquées ;
  • les fonds “Croissance” : idem que pour le fonds “Euro-Croissance” mais avec une garantie du capital à l’échéance partielle et non totale ;
  • les fonds en euros bonifiés : issus de la loi Pacte, ces fonds proposent une garantie en capital qui sera fonction de la durée de détention du contrat afin d’inciter les épargnants à placer leurs liquidités sur du long terme.

Comment arbitrer entre le fonds en euros et ses alternatives ?

La durée de l’investissement est le critère primordial à prendre en compte. Sous quel horizon de temps souhaitez-vous récupérer votre capital ? Est-ce pour acheter votre résidence principale ? Préparer votre retraite ?

Plus vous prévoyez des investissements à long terme, plus vous pouvez choisir des placements qui vont capter la performance de marché. Sur du long terme, le marché a un biais croissant car les entreprises vont créer de la valeur. Cette création de valeur va conduire à une appréciation de leur cours sur une longue période.

L’idée est de diversifier le patrimoine entre différentes classes d’actifs afin de lisser le risque du portefeuille en fonction de l’horizon de temps et de faire évoluer l’allocation pour profiter d’un contexte de marché favorable ou, au contraire, pour se prémunir et atténuer les chocs.

C’est précisément le rôle du conseiller en gestion de patrimoine que d’apporter ses connaissances afin d’optimiser vos investissements tout en sécurisant votre patrimoine et en assurant un suivi sur le long terme. 

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