Investisseurs : comment réagir face au Covid-19 ?

Au-delà des pertes humaines tragiques imputables au Covid-19, la pandémie a fortement chamboulé les marchés. Après une première déflagration historique au mois de mars, c’est désormais toute l’économie mondiale qui est impactée. 

Si certains investisseurs n’ont pas hésité à saisir les opportunités de cette crise, d’autres ont été plus réticents à prendre des risques et redoublent de vigilance, d’autant que les conséquences économiques du coronavirus restent difficiles à chiffrer sur le long terme. 

Face à la conjoncture actuelle, comment bien gérer son épargne ?

Une importante accélération du taux d’épargne des ménages

La crise sanitaire et le confinement qui en a découlé ont poussé les Français à épargner massivement. Selon l’INSEE, la consommation des ménages a baissé d’environ 35 % depuis le 17 mars. Le taux d’épargne, lui, estimé à 14,9 % fin 2019, a triplé pendant la période de confinement.

Cette épargne forcée, imputable au confinement des Français ainsi qu’à l’incertitude quant à la conservation de leurs revenus, pourrait atteindre près de 100 milliards d’euros pour la période de mars à septembre 2020 selon le ministère de L'Économie.

Sans surprise, le livret A a enregistré une collecte nette de près de 2,71 milliards d’euros au mois de mars, soit son plus haut niveau depuis dix ans, et ce, malgré son taux d’intérêt historiquement bas (bloqué 0,75 %) et inférieur à l’inflation.

Même constat pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui a engrangé plus de 1,12 milliard d’euros sur la même période.

À l’instar de Bruno Le Maire, qui s'inquiète de la ruée des ménages vers l'épargne, au détriment des investissements, Xavier Timbeau, le directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), indique que « la consommation du surplus d’épargne sera le levier principal de la relance de l’économie ».

Le marché de l’immobilier dans l’incertitude ? 

Si la crise sanitaire fait peser le risque d'un effondrement du marché immobilier, la demande, portée par des taux de crédit relativement bas, et la confiance des Français semblent intactes. Des inquiétudes ont émergé, notamment concernant l'obtention de financements, mais les Français ne semblent toutefois pas vouloir remettre en cause leurs projets d'investissement, tout au plus les modifier (pour quitter Paris notamment) et/ou différer leur intention d'achat.

Néanmoins, avec la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des conditions d’emprunt (notamment eu égard au secteur d’activité dans lequel travaillent les demandeurs), l’obtention d’un prêt immobilier s’est complexifiée. Depuis le rappel à l’ordre du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) fin 2019, les banques limitent massivement les crédits à 25 ans et le taux d’endettement des emprunteurs à 33 %. 

Si le durcissement de ces conditions d’octroi a pu être observé avant la crise sanitaire, le contexte actuel semble avoir renforcé cette tendance. D’autant que la conjoncture va nécessairement pousser les banques à anticiper un risque accru de chômage. L’OFCE estime en effet que les défaillances d'entreprises pourraient croître de 80 % du fait de la crise liée au Covid-19 en France, entraînant ainsi la suppression de 250 000 emplois cette année. La menace du licenciement économique va ainsi peser sur la demande et notamment les primo-accédants.  

La crise va-t-elle provoquer un effondrement de l’immobilier résidentiel (résidence principale, LMNP...) ou, au contraire, permettre de rééquilibrer l’offre et la demande (notamment sur les marchés saturés tels que Paris) et faire émerger un climat plus propice aux « bonnes affaires » pour des acquéreurs avertis et bien accompagnés ? 

S’agissant de l’immobilier professionnel, les mesures gouvernementales prises pour endiguer la progression du coronavirus ont permis aux entreprises directement impactées par le confinement de demander à leur bailleur un report, voire une suspension de leur loyer. Cependant, certaines sociétés de gestion font remonter des baisses de rendement mais finalement très peu de demandes de report ou d’annulation. 

Certaines entreprises risquent toutefois de reporter leurs projets d’emménagement. C’est notamment le cas des SCPI aux thématiques touristiques ou commerciales, fortement impactées par la crise sanitaire.

En revanche, les grandes SCPI liées aux domaines des bureaux, de la santé, de la logistique ou d’e-commerce sont jusqu’alors parvenues à contenir la baisse des rendements en pérennisant les baux (et ainsi à protéger les investisseurs contre la vacance locative). Les SCPI bien gérées devraient être relativement résilientes et pouvoir sortir leur épingle du jeu en utilisant leur trésorerie pour acheter des locaux à plus bas prix et ainsi augmenter la qualité de leur parc dans les années à venir.  

Une forte volatilité des marchés financiers

À l’instar des principales places financières mondiales, la bourse de Paris a vécu un « jeudi noir » en clôturant sur une baisse de 12,28 % le 12 mars 2020. Le marché a particulièrement mal réagi à l’annonce par la Banque centrale européenne (BCE) des mesures visant à lutter contre les retombées économiques du coronavirus, ces dernières n’ayant pas totalement rassuré les investisseurs les plus inquiets.

Malgré la chute des marchés actions à la fin du mois de février (-30 % par rapport au plus haut de 2020), certains investisseurs en ont profité pour rentrer sur un niveau de marché particulièrement bas. En 5 semaines, les volumes globaux de collecte nette ont ainsi été multipliés par 3 par rapport à la moyenne de 2019. Ce sont ainsi environ 3,5 milliards d’euros qui ont été investis, notamment par le biais de compte-titres et de PEA. 

L’étude réalisée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) pendant la période de plus grande volatilité des marchés (du 24 février au 3 avril) met notamment en exergue une augmentation significative des volumes d’achats nets sur les titres du SBF 120 représentant en montant 80 % des transactions du marché actions français. L’AMF dénombre également plus de 150 000 nouveaux investisseurs, plus jeunes que les clients habituels, sur le marché des actions du SBF 120. 90 % des positions prises à l’achat avaient été conservées à la fin des 6 semaines de crise observées, seules 10 % ayant fait l’objet d’allers-retours opportunistes ou de réallocation d’actifs. 

De son côté, l’assurance-vie semble, elle aussi, avoir tenu le choc… malgré une collecte négative jusqu’à présent. Les versements en unités de compte sont toutefois restés à un niveau élevé (près de 32,8 % des versements). Si la crise sanitaire a révélé un certain engouement des Français pour les placements financiers et ce, malgré la forte volatilité des marchés, la propension des assureurs à limiter l’accès aux fonds en euros ont vraisemblablement permis d’éviter un repli sécuritaire massif. 

Lorsque les marchés financiers subissent une forte correction, faut-il vendre (et risquer d’essuyer des moins-values), attendre (et passer à côté d’opportunités de marché) ou réinvestir (quitte à perdre l’intégralité du capital investi) ? Comment arbitrer ses placements et allouer ses actifs afin de diluer les risques ? Faut-il opter pour la sécurité ou saisir les opportunités de la crise ?

Source : Pixabay

Bien qu’inhérentes à toute décision d’investissement, les épargnants doivent accepter les incertitudes (décuplées par la pandémie avec une possible seconde vague) qui pèsent sur l'économie mondiale actuelle. Attention toutefois à ne pas laisser ses émotions influencer ses décisions financières…au risque de mettre (très sérieusement) à mal la rentabilité de ses placements.

Faire des prévisions à court terme n’a que peu d’intérêt (encore moins aujourd’hui) et les solutions pour ressortir gagnant de cette période de crise inédite restent inchangées : s'inscrire dans une vision à long terme et diversifier ses placements afin de diluer les risques. 

Face à la conjoncture actuelle, KAYS Wealth Management vous accompagne à chaque étape de vos projets d’investissement et vous apporte des solutions toujours plus complètes et innovantes.

Quelques chiffres

 

  • En 2019, avec 1197 projets d’investissement étrangers annoncés (+17 % par rapport à 2018), la France devançait pour la 1ère fois le Royaume-Uni (1109, +5 %) et l’Allemagne (971, +0 %) ;
  • En février 2020, 32 % des dirigeants estimaient que l’attractivité de la France était en amélioration et 50 % la voyaient se stabiliser, malgré les remous sociaux de 2018 et 2019 ;
  • 65 % des investissements annoncés en 2019 seraient maintenus car ils s’inscrivent dans le long terme. Cependant, on estime que 25 % sont reportés ou fortement révisés et 10 % annulés. Ces corrections sont les mêmes dans les principaux pays européens.

Source : Baromètre EY de l’attractivité de la France en 2020

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