Selon une étude de l'institut Coe-Rexecode, les prélèvements obligatoires pesant sur l'industrie française atteignent 27,9 % de la valeur ajoutée , contre 17,2 % en Allemagne. La faute notamment aux impôts de production.

France vs. Allemagne : Quelles entreprises sont les plus taxées ?

Selon une étude de l'institut Coe-Rexecode, les prélèvements obligatoires pesant sur l'industrie française atteignent 27,9 % de la valeur ajoutée , contre 17,2 % en Allemagne. La faute notamment aux impôts de production.

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Comparatif Taxation France Allemagne 2016

Les entreprises industrielles françaises sont-elles trop taxées? L’épineuse question de la compétitivité ressurgit avec une étude de l’institut COE-Rexecode parue ce jeudi. «Les entreprises industrielles françaises supportent des prélèvements obligatoires plus élevés» comparé à leurs homologues allemandes, explique l’institut. Le poids des prélèvements sur l’industrie française atteignait en effet 27,9% de la valeur ajoutée en 2016 contre 17,2% outre-Rhin, soit un écart de 10,7 points.

Ces prélèvements obligatoires correspondent aux cotisations sociales effectives à la charge des employeurs (14% de la valeur ajoutée en France contre 9,4% en Allemagne) qui financent «le modèle social», aux impôts de production (9,7% en France contre 4% en Allemagne) et aux impôts sur les sociétés (4,2% en France contre 3,8% en Allemagne).

L’étude précise que «les prélèvements obligatoires pesant sur l’industrie manufacturière sont de 66 milliards d’euros en France et de 115 milliards d’euros en Allemagne». Il faut en effet prendre en compte les différences de structure de production des deux pays: la richesse créée par les entreprises industrielles allemandes est près de trois fois supérieure à celle créée par l’industrie française (666,3 milliards contre 236,1 milliards).

Le poids des impôts de production

L’institut COE-Rexecode relève que «si l’on tient compte des crédits d’impôt (notamment le crédit d’impôt recherche et le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, NLDR), l’écart des prélèvements obligatoires est ramené à 7,8 points de valeur ajoutée, soit 18,4 milliards d’euros de surcharge pour les entreprises industrielles françaises par rapport à leurs homologues allemandes» et que «près des trois quarts de cette surcharge (13,5 milliards d’euros) proviennent des seuls impôts de production».

L’écart entre la France et l’Allemagne en matière de prélèvements obligatoires s’explique donc principalement par les impôts de production, selon l’étude. Ces «impôts de production» recouvrent plusieurs taxes payées par les entreprises françaises comme la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), les impôts reposant sur le foncier (les bâtiments possédés par l’entreprise), le versement transport, le forfait social, une taxe au profit du fonds national d’aide au logement ou encore des contributions au développement de l’apprentissage. Le poids de ces impôts de production est très faible en Allemagne, où il n’existe par exemple «pas d’impôts sur les salaires et la main-d’œuvre et pratiquement pas d’impôts divers sur la production», observe l’étude.

Une préoccupation gouvernementale

Les travers des impôts de production – qui grèvent la compétitivité des entreprises tricolores – sont dans le viseur du gouvernement. Début février, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a lancé un groupe de travail sur ce sujet. Objectif: trouver des pistes pour alléger cette fiscalité. Dans un document consulté par Le Figaro en avril, le groupe de travail – constitué d’industriels et de hauts fonctionnaires de Bercy – soulignait: «Le niveau de prélèvements obligatoires de production est une spécificité française qui désavantage nos entreprises».

Bruno Le Maire lui-même a également répété à plusieurs reprises son souhait de voir ces impôts être réduits afin notamment de réduire l’écart franco-allemand. Rappelons que les entreprises allemandes excellent à l’exportation (l’excédent commercial de l’Allemagne a atteint 244,9 milliards d’euros en 2017) tandis que le commerce extérieur est un point noir récurrent de l’économie française depuis de nombreuses années (la France a enregistré un déficit commercial de 62,3 milliards d’euros en 2017).

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